Tahar Ben Jelloun, le grand écrivain et poète que l'on connait, vient d'écrire un billet pour Le Monde, dans lequel il décrit bien la façon dont notre gouvernement actuel veut infléchir notre organisation sociale. Il n'est pas question de nier sa volonté de sauvegarder les retraites par répartition, contrairement aux gens trompés qui ont défilé depuis deux mois sans comprendre un traître mot de ce qui se passe, mais il est question de discerner l'avenir que nous proposent certains ultra-libéraux infiltrés dans les cercles du pouvoir et dont se font -volontairement?- complices nombre de syndicalistes attardés.
Ce beau billet de Tahar Ben Jelloun débute ainsi:
Une vieille dame d'au moins 80 ans est derrière le comptoir d'un grand magasin à New York, ses mains tremblent un peu, peut-être souffre-t-elle d'un début de Parkinson, elle tient la caisse. Je la regarde, pensant que c'est une cliente qui s'était trompée de côté. Non, elle est vraiment caissière, une étiquette avec son nom l'atteste. Elle s'appelle Ellen. Avec lenteur, elle déchiffre le code-barres de la marchandise, enlève les étiquettes puis a du mal avec les antivols, prend ma carte bancaire, la glisse dans la machine, me demande de signer, met les affaires dans un sac qu'elle agrafe péniblement, me le tend et me remercie en disant d'une voix à peine audible, "Next" ("au suivant").
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