1884 - 1960
Quelqu’un
A pas subtils quelqu'un vient s'établir chez moi,
II n'a pas de visage ni corps ni mains ni doigts
Mais il a beau être fluide il vient prendre possession
Et il plante là sa tente comme s'il avait un corps.
II s'installe sans aucun droit de propriété
Ne faisant même pas attention à moi
II fait comme chez lui et il me faut rester coi.
Le voilà qui s'empare de ma gorge et d'un genou
Me regardant dans les yeux pour savoir ce que j'en pense
Puis se détourne de moi. Tout est affaire de silence.
Vous vous y ferez, les mots c'est encore de la révolte
Quand celle-ci est dominée vous n'avez plus besoin de l'escorte
Du vocabulaire rampant
Et cependant
Le ciel est là qui cherche ses montagnes
Et les monts cherchent la vallée,
La vallée près d'être en allée
Se ranime dans la campagne
Et devient à son tour montagne.
Le ciel cherche d'autres vallées.
A pas subtils quelqu'un vient s'établir chez moi,
II n'a pas de visage ni corps ni mains ni doigts
Mais il a beau être fluide il vient prendre possession
Et il plante là sa tente comme s'il avait un corps.
II s'installe sans aucun droit de propriété
Ne faisant même pas attention à moi
II fait comme chez lui et il me faut rester coi.
Le voilà qui s'empare de ma gorge et d'un genou
Me regardant dans les yeux pour savoir ce que j'en pense
Puis se détourne de moi. Tout est affaire de silence.
Vous vous y ferez, les mots c'est encore de la révolte
Quand celle-ci est dominée vous n'avez plus besoin de l'escorte
Du vocabulaire rampant
Et cependant
Le ciel est là qui cherche ses montagnes
Et les monts cherchent la vallée,
La vallée près d'être en allée
Se ranime dans la campagne
Et devient à son tour montagne.
Le ciel cherche d'autres vallées.
Portrait de Jules Supervielle par B.A.(?)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire