1901 - 1928
Amour, je ne viens pas...
Amour, je ne viens pas dénouer vos cheveux.
Déserte, toute armée, inutile étrangère,
Je vous laisse debout dans un peu de lumière
Et je garde ce corps pur et mystérieux.
Mais pardonnerez-vous ce merveilleux ouvrage ?
Vous perdez un trésor à suivre mon conseil.
— Comme une eau solitaire où descend le soleil
Renonce pour tant d’or aux plus beaux paysages,
Ainsi les mouvements, les ruses de la vie,
Ces faiblesses, ces jeux, cette douce agonie,
Vous n’en connaîtrez pas le redoutable prix.
Toute pure à jamais mais toute prisonnière,
Vous resterez debout comme un peu de lumière,
Sans vivre, sans mourir, dans les vers que j’écris.
Amour, je ne viens pas dénouer vos cheveux.
Déserte, toute armée, inutile étrangère,
Je vous laisse debout dans un peu de lumière
Et je garde ce corps pur et mystérieux.
Mais pardonnerez-vous ce merveilleux ouvrage ?
Vous perdez un trésor à suivre mon conseil.
— Comme une eau solitaire où descend le soleil
Renonce pour tant d’or aux plus beaux paysages,
Ainsi les mouvements, les ruses de la vie,
Ces faiblesses, ces jeux, cette douce agonie,
Vous n’en connaîtrez pas le redoutable prix.
Toute pure à jamais mais toute prisonnière,
Vous resterez debout comme un peu de lumière,
Sans vivre, sans mourir, dans les vers que j’écris.
Autoportrait d' Odilon-Jean Périer - 1925
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