Une amie m'a envoyé un mot dans lequel elle exprime sa surprise de me voir déprimé. "Je n'y croyais pas quand on me l'a dit", y écrit-elle, "tu paraissais pourtant si fort".
Oui, je "paraissais", le mot est bien trouvé. Entre le masque que l'on porte parce qu'il est confortable pour soi ou pour les autres, et la réalité... Mais comment pourrais-je laisser pointer mes véritables réactions? Je mordrais, je hurlerais, je pleurerais... de quoi me faire enfermer! :-) Et encore, j'ai fait des progrès, j'arrive à écarter beaucoup de ce que j'aurais considéré il y a quelques semaines comme des réactions "normales".
J'ai été élevé, comme la plupart d'entre vous, avec des certitudes et des obligations. Le carcan familial m'a été plus léger que pour mes frères et soeurs, mais il m'a quand même fallu trente ans pour m'en débarrasser en partie. J'en connais qui le portent encore, sans forcément s'en rendre compte, et d'autres à qui il a fallu un fort considérable et fort long travail pour s'en libérer (ma femme par exemple).
A mesure que je jette sur le ballast une bonne partie de ce bagage inutile, de ce fardeau de certitudes et d'obligations personnelles ou sociales, je sens revenir des parties de moi-même que je croyais disparues alors qu'elles n'étaient que recouvertes et étouffées par les scories.
Ma grande joie actuellement, en dehors de ma prise de conscience de l'amour immense qui nous lie mon épouse et moi, c'est de pouvoir libérer le plus beau de ce qui fait le fond de ma personnalité. Il y a beaucoup de choses, beaucoup de bonnes, de très bonnes choses, qui se pressent au portillon pour jaillir. Au risque pour moi de ne plus être reconnu par ceux que j'ai pu fréquenter. Au risque de ne pas être compris. Au risque d'être rejeté, surtout que jamais de toute ma vie je n'ai été aussi sincère dans chacun de mes propos. Au risque de perdre la confiance de certains. Au risque... je n'ai jamais été aussi près d'abandonner une grande partie de ce qui faisait ma vie. Mais jamais non plus je n'ai été si proche de ce qui est le plus important pour moi. Comme jamais je ne m'étais rendu compte à quel point j'ai besoin de ceux que j'aime et de ceux qui m'aiment, à quel point je voudrais tous vous voir m'accompagner dans ce voyage. Je ne voudrais surtout pas que l'un d'entre vous reste sur le quai. Je voudrais que de là où vous me lisez vous puissiez ressentir, admettre et surtout prendre toute la force de l'amour que j'ai pour vous.
Tout cette remise en cause profonde est extrêmement fatigante. La question maintenant, c'est "combien de temps"? Combien de temps vais-je tenir? J'ai récupéré de l'énergie auprès de ma femme et de vous, mes amis, mais la couche en est si fine que je me demande si elle va résister, ou si je vais craquer de nouveau. Si vous me sentez partir...
Oui, je "paraissais", le mot est bien trouvé. Entre le masque que l'on porte parce qu'il est confortable pour soi ou pour les autres, et la réalité... Mais comment pourrais-je laisser pointer mes véritables réactions? Je mordrais, je hurlerais, je pleurerais... de quoi me faire enfermer! :-) Et encore, j'ai fait des progrès, j'arrive à écarter beaucoup de ce que j'aurais considéré il y a quelques semaines comme des réactions "normales".
J'ai été élevé, comme la plupart d'entre vous, avec des certitudes et des obligations. Le carcan familial m'a été plus léger que pour mes frères et soeurs, mais il m'a quand même fallu trente ans pour m'en débarrasser en partie. J'en connais qui le portent encore, sans forcément s'en rendre compte, et d'autres à qui il a fallu un fort considérable et fort long travail pour s'en libérer (ma femme par exemple).
A mesure que je jette sur le ballast une bonne partie de ce bagage inutile, de ce fardeau de certitudes et d'obligations personnelles ou sociales, je sens revenir des parties de moi-même que je croyais disparues alors qu'elles n'étaient que recouvertes et étouffées par les scories.
Ma grande joie actuellement, en dehors de ma prise de conscience de l'amour immense qui nous lie mon épouse et moi, c'est de pouvoir libérer le plus beau de ce qui fait le fond de ma personnalité. Il y a beaucoup de choses, beaucoup de bonnes, de très bonnes choses, qui se pressent au portillon pour jaillir. Au risque pour moi de ne plus être reconnu par ceux que j'ai pu fréquenter. Au risque de ne pas être compris. Au risque d'être rejeté, surtout que jamais de toute ma vie je n'ai été aussi sincère dans chacun de mes propos. Au risque de perdre la confiance de certains. Au risque... je n'ai jamais été aussi près d'abandonner une grande partie de ce qui faisait ma vie. Mais jamais non plus je n'ai été si proche de ce qui est le plus important pour moi. Comme jamais je ne m'étais rendu compte à quel point j'ai besoin de ceux que j'aime et de ceux qui m'aiment, à quel point je voudrais tous vous voir m'accompagner dans ce voyage. Je ne voudrais surtout pas que l'un d'entre vous reste sur le quai. Je voudrais que de là où vous me lisez vous puissiez ressentir, admettre et surtout prendre toute la force de l'amour que j'ai pour vous.
Tout cette remise en cause profonde est extrêmement fatigante. La question maintenant, c'est "combien de temps"? Combien de temps vais-je tenir? J'ai récupéré de l'énergie auprès de ma femme et de vous, mes amis, mais la couche en est si fine que je me demande si elle va résister, ou si je vais craquer de nouveau. Si vous me sentez partir...
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