Que ce jeu est fatigant... Les rôles que je suis amené à jouer, à longueur de journée, m'épuisent, depuis que j'ai pris conscience de leur prégnance. J'évoquais un jour les masques que je suis amené à porter, comme vous en portez aussi. Mais souvent cela va au-delà du déguisement.
J'expliquais à mon épouse que pour que l'école fonctionne il m'avait fallu lors de ma prise de fonction créer un cadre suffisamment rigide mais confortable pour que collègues, agents de la commune, municipalité et parents d'élèves s'y sentent à l'aise. Je sais faire, merci, je suis un directeur compétent, et tout le monde s'est installé dans un système qui leur a parfaitement convenu. Mais je voudrais en sortir, moi, de ce cadre, parce qu'il m'est devenu pesant, et que l'image du bon directeur efficace et souriant m'agace de plus en plus. Par nature, je suis aimable. Mais de plus en plus j'aurais envie de ruer dans les brancards. Malheureusement maintenant le poids de ce que j'ai installé et de ce qu'on attend de moi est si lourd qu'il devient quasiment impossible de m'en débarrasser.
Vous voulez un exemple? Je vais ouvrir moi-même la grille à l'heure de la sortie, c'est une habitude que j'ai donnée à tous dès le départ afin que l'école ouvre à l'heure, comme elle ouvre à l'heure aux heures d'accueil. Je manipule cette grille avec le sourire, toujours en adressant la parole aux gens qui attendent, et souvent avec une boutade ou un bon mot. Qu'ai-je fait! Je sens maintenant que je suis attendu, et que tout le monde se demande ce que je vais dire! VOus croyez que j'exagère? Hélas... Et si ce n'était que ça. Sennecey est resté un si petit village...
Je me demande sérieusement ce que je vais faire l'an prochain. Car je me sens de moins en moins bien dans ce rôle. Je suis même franchement très mal à l'aise aujourd'hui. J'ai besoin d'air. Dois-je changer d'école? Dois-je quitter la fonction de directeur? Pourquoi pas redevenir remplaçant, comme il y a vingt ans? Ou dois-je plus simplement tout chambouler à l'école, avec pertes et fracas?
Pourquoi faut-il que tout le monde, collègues titulaires ou non, parents, élus, me mette dans un habit qui leur convient, qui correspond à ce qu'ils croient que je suis, sans tenir compte aucunement ou sans pardonner quelque succès ou quelque faiblesse, quelque erreur ou quelque bonheur? Je ne suis pas entier, je suis un homme rempli de doutes, de peurs, de faillites, d'espérances. Je ne suis surtout pas ce que vous croyez que je suis, et encore moins ce qu'il vous convient que je sois.
Je suis fatigué par le jeu.
J'expliquais à mon épouse que pour que l'école fonctionne il m'avait fallu lors de ma prise de fonction créer un cadre suffisamment rigide mais confortable pour que collègues, agents de la commune, municipalité et parents d'élèves s'y sentent à l'aise. Je sais faire, merci, je suis un directeur compétent, et tout le monde s'est installé dans un système qui leur a parfaitement convenu. Mais je voudrais en sortir, moi, de ce cadre, parce qu'il m'est devenu pesant, et que l'image du bon directeur efficace et souriant m'agace de plus en plus. Par nature, je suis aimable. Mais de plus en plus j'aurais envie de ruer dans les brancards. Malheureusement maintenant le poids de ce que j'ai installé et de ce qu'on attend de moi est si lourd qu'il devient quasiment impossible de m'en débarrasser.
Vous voulez un exemple? Je vais ouvrir moi-même la grille à l'heure de la sortie, c'est une habitude que j'ai donnée à tous dès le départ afin que l'école ouvre à l'heure, comme elle ouvre à l'heure aux heures d'accueil. Je manipule cette grille avec le sourire, toujours en adressant la parole aux gens qui attendent, et souvent avec une boutade ou un bon mot. Qu'ai-je fait! Je sens maintenant que je suis attendu, et que tout le monde se demande ce que je vais dire! VOus croyez que j'exagère? Hélas... Et si ce n'était que ça. Sennecey est resté un si petit village...
Je me demande sérieusement ce que je vais faire l'an prochain. Car je me sens de moins en moins bien dans ce rôle. Je suis même franchement très mal à l'aise aujourd'hui. J'ai besoin d'air. Dois-je changer d'école? Dois-je quitter la fonction de directeur? Pourquoi pas redevenir remplaçant, comme il y a vingt ans? Ou dois-je plus simplement tout chambouler à l'école, avec pertes et fracas?
Pourquoi faut-il que tout le monde, collègues titulaires ou non, parents, élus, me mette dans un habit qui leur convient, qui correspond à ce qu'ils croient que je suis, sans tenir compte aucunement ou sans pardonner quelque succès ou quelque faiblesse, quelque erreur ou quelque bonheur? Je ne suis pas entier, je suis un homme rempli de doutes, de peurs, de faillites, d'espérances. Je ne suis surtout pas ce que vous croyez que je suis, et encore moins ce qu'il vous convient que je sois.
Je suis fatigué par le jeu.
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